L’université et ses 52 000 étudiants, fourmillants d’idées et de projets : un gisement potentiellement riche de (futurs) créateurs d’entreprises. C’est fort de ce constat que s’étoffe depuis 2015 Pépite Etena, le pôle de l’entreprenariat étudiant à l’Université de Strasbourg.
Une équipe renforcée
D’une personne en 2015, l’équipe d’Etena en compte aujourd’hui six1. Animation du réseau de partenaires, des fab-labs, élaboration et animation des modules de formation… Les missions sont aussi variées que complémentaires.
Etena dépend désormais du vice-président Valorisation et relations avec le monde socio-économique, Michel de Mathelin, au sein de la Direction de la recherche et de la valorisation.
Quand il s’agit d’entreprenariat et de start-up, on parle souvent d’écosystème. Un qualificatif qui peut s’appliquer à Pépite Etena lui-même. Etena est une émanation d’acteurs locaux aux objectifs convergents (Chambre de commerce et d’industrie, incubateur Semia, Eurométropole, Alsace Digitale, Alsace Tech…), travaillant tous « en synergie », comme l’explique Irene Iervolino, en charge notamment de la communication. D’autant qu'Etena fait partie d'un réseau national des Pépites, comportant des antennes en région.
Bientôt un espace de coworking
Croissant d’année en année, l’équipe Pépite Etena et son public sont aujourd’hui un peu à l’étroit dans les locaux du Nouveau Patio. Ils attendent – avec impatience – d’intégrer leur nouvel espace de 400 m2, sur le campus de l'Hôpital civil, en 2020, doté d’espaces de coworking.
De la sensibilisation à la formation
Quels que soient leurs besoins et l’état d’avancement de leur projet, différentes actions ont été mises en place en direction des étudiants.
Première strate : des modules « à la carte, pour planter les premières graines de la sensibilisation », qui s'adressent à tous les étudiants. D’une durée de 6 à 50 h, en pédagogie active et inversée, ils s’adressent à toutes les filières. Trente d’entre elles les utilisent cette année ; elles étaient seulement cinq en 2018-2019.
Avec les deux parcours d’accompagnement plus spécifiquement destinés aux étudiants entrepreneurs, Emergence et Starter, on entre « dans le vif du sujet ». Alors que le premier est compatible avec les cours (quatre mois2 émaillés de cinq ateliers), le second se suit quatre mois, à 100 %, de mars à mi-juillet. Les inscriptions pour la deuxième promotion ouvriront en janvier prochain. « Le suivi de ce module peut se substituer à un stage de fin d’études », précise Irene Iervolino. Plus-values du programme : un suivi individuel, des temps forts et de promotion (les jeunes entrepreneurs trouvent souvent leurs premiers clients parmi leurs camarades), challenges, rencontres avec des experts métier, confrontation aux besoins du marché... « On essaie surtout de les sensibiliser à ce dernier point, car en général c’est là-dessus que leurs projets pêchent. »
Deux formations diplômantes
Le pôle dispose encore de deux formations déployées avec la Faculté de sciences économiques et de gestion (FSEG), étape suivante logique pour certains étudiants entrepreneurs. Alors que la première promotion du diplôme d’université Disrupt 4.0 Transformation numérique des entreprises a fait sa rentrée cette année, le diplôme Etudiant-entrepreneur (D2E) existe depuis 2015.
Un statut spécifique
Tous les étudiants ayant un projet de création/reprise d’entreprise, et donc ceux inscrits dans ces formations, peuvent demander l’obtention du statut d’étudiant-entrepreneur. « Essentiel pour obtenir certains aménagements de cours, mais surtout pour accéder aux dispositifs d’accompagnement d’Etena, au réseau des fab-labs et à certains espaces de coworking. » Cinq commissions d’examen des dossiers se réunissent par an, la prochaine le 21 novembre (dépôt des demandes avant le 12).
Les projets présentés sont variés, tant dans leur nature que dans leur avancement. « Ouverture d’une droguerie, conception d’un pupitre à vins, conseil en marketing digital, économie sociale et solidaire, culotte chauffante pour lutter contre les règles douloureuses… Cela va du plus classique au plus innovant », détaille Irene Iervolino. Des projets portés seul ou à plusieurs.
L’accompagnement de Pépite est donc conçu pour s’adapter au maximum aux besoins, « de la formalisation à la concrétisation de l’idée. Même si tous ne vont pas jusqu’au bout, ce qui leur aura été transmis – esprit d'entreprendre, compétences transversales, etc. – leur sera forcément profitable et valorisable ! ». Pas moins de 200 étudiants-entrepreneurs étaient inscrits en mars dernier à l’Université de Strasbourg.
Elsa Collobert
1 Grégory Hebinger (coordination, responsabilité du pôle), Hassania Sebti (sensibilisation à l’entreprenariat), Irene Iervolino (animation de la communauté, accompagnement, communication), Ghislain Auclair (coordinateur du réseau fab-lab), Nadia Belmahi (responsable du diplôme Disrupt 4.0) et Cécile Schultis (accompagnement pour l’Université de Haute-Alsace)
2 Octobre-janvier ou mars-juin